Simenon, Georges - La danseuse du Gai-Moulin Страница 11

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Simenon, Georges - La danseuse du Gai-Moulin

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Deux jeunes noceurs endettés – un bourgeois désaxé et le fils d'un employé – fréquentent à Liège « Le Gai-Moulin », une boîte de nuit où ils courtisent l'entraîneuse Adèle. A la fin d'une soirée qu'elle a passée, à une table voisine des jeunes gens, en compagnie d'un Levantin arrivé le jour même dans la ville, Delfosse et Chabot se laissent enfermer dans la cave de l'établissement afin de s'emparer de la recette. Dans l'obscurité, ils entr'aperçoivent ce qu'ils croient être un cadavre, celui du Levantin ; ils prennent la fuite. Le lendemain, émoi dans la presse : le corps d'Ephraïm Graphopoulos, le client de passage, est découvert à l'intérieur d'une manne d'osier abandonnée dans un jardin public. L'enquête aboutit rapidement à l'arrestation des deux jeunes gens. Mais il y a un troisième suspect : un autre client de passage, un Français, également présent au « Gai-Moulin » le soir du meurtre.


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Et, quand ce fut fait, il imprima au gamin un tel élan que celui-ci alla rouler au milieu du trottoir. Puis il ramassa le revolver et le lança vers lui.

— Ces morveux qui viendraient vous injurier chez vous !… Hier, ça faisait le malin et ça montrait son argent au premier venu…

Il remettait de l’ordre dans sa chevelure, jetait un coup d’œil vers la porte, apercevait un uniforme de sergent de ville.

— Vous êtes témoin qu’il m’a menacé, hein ! dit-il au client gêné. D’ailleurs, la police connaît la maison…

Sur le trottoir, René Delfosse, debout, les vêtements salis, claquait des dents de rage et répondait au sergent de ville sans même savoir ce qu’il racontait.

— Vous dites qu’on vous a volé ? D’abord, qui êtes-vous ? Montrez-moi vos papiers… Et à qui appartient cette arme ?…

Un rassemblement de quelques personnes. Des gens qui se penchaient à la portière du tramway.

— Et puis ! suivez-moi au commissariat…

En y arrivant, Delfosse eut une telle crise de rage que le policier reçut des coups de pied dans les tibias. Interrogé par le commissaire, il commença par raconter qu’il était Français et qu’il était arrivé la veille à Liège.

— C’est dans ce café qu’ils m’ont enivré et qu’ils m’ont dépouillé de tout mon argent…

Mais un agent, dans un coin, l’observait. Il alla parler bas au commissaire. Celui-ci sourit avec satisfaction.

— Ne vous appelez-vous pas plutôt René Delfosse ?

— Cela ne vous regarde pas…

Rarement on avait vu client aussi rageur. Il en avait la tête tout de travers, la bouche tordue.

— Et l’argent qu’on vous a pris n’était-il pas l’argent volé à une certaine danseuse ?

— Ce n’est pas vrai !

— Tout doux ! Tout doux ! Vous vous expliquerez à la Sûreté ! Qu’on téléphone au commissaire Delvigne pour lui demander ce qu’on doit faire de ce coco-là…

— J’ai faim ! gronda Delfosse avec toujours sa mine d’enfant râleur.

Haussement d’épaules.

— Vous n’avez pas le droit de me laisser sans manger… Je porterai plainte… je…

— Va lui chercher un sandwich à côté…

Delfosse en mangea deux bouchées, lança le reste à terre d’un geste de dégoût.

— Allô !… Oui… Il est ici… Très bien !… Je vous le fais conduire immédiatement… Non… Rien…

Dans la voiture, entre deux agents, Delfosse commença par garder un silence farouche. Puis, sans qu’on lui eût rien demandé, il murmura :

— Ce n’est quand même pas moi qui ai tué… C’est Chabot…

Ses compagnons ne firent pas attention à lui.

— Mon père se plaindra au gouverneur, qui est un de ses amis… Je n’ai rien fait !… On m’a volé mon portefeuille et, ce midi, le patron du café a voulu me mettre dehors sans un sou…

— Le revolver est pourtant à vous ?

— À lui… Il me menaçait de tirer si je faisais du bruit… Vous n’avez qu’à le demander au client qui était là…

En entrant dans les locaux de la Sûreté, il redressa la tête, tenta de prendre un air important, sûr de lui.

— Ah ! c’est le lascar !… dit un inspecteur en serrant la main de ses collègues et en regardant Delfosse des pieds à la tête. Je vais avertir le patron…

Il revint l’instant d’après, laissa tomber :

— Qu’il attende !…

Et l’on pouvait lire le dépit, l’inquiétude sur le visage du jeune homme, qui refusa la chaise qu’on lui désignait. Il voulut allumer une cigarette. On la lui prit des mains.

— Pas ici…

— Vous fumez bien, vous !

Et il entendit grommeler par l’inspecteur qui s’éloignait quelque chose comme :

— … un drôle de petit coq de combat…

Autour de lui, on continuait à fumer, à écrire, à compulser des dossiers en échangeant parfois quelques phrases.

Sonnerie électrique. L’inspecteur dit à Delfosse, sans se déranger :

— Vous pouvez entrer chez le chef… La porte du fond…

Le bureau n’était pas grand. L’atmosphère était bleue de fumée et le poêle, qu’on venait d’allumer pour la première fois de l’automne, avait des ronflements puissants à chaque coup de vent.

Le commissaire Delvigne trônait dans son fauteuil. Au fond, près de la fenêtre, à contre-jour, quelqu’un était assis sur une chaise.

— Entrez !… Asseyez-vous…

La silhouette assise se dressait. On devinait, mal éclairé, le pâle visage de Jean Chabot, tourné vers son ami.

Alors, Delfosse, sarcastique :

— Qu’est-ce qu’on me veut ?

— Mais rien du tout, jeune homme ! Seulement que vous répondiez à quelques questions…

— Je n’ai rien fait.

— Et je ne vous ai pas encore accusé…

Tourné vers Chabot, René gronda :

— Qu’est-ce qu’il vous a raconté ? Il a menti, j’en suis sûr.

— Doucement ! Doucement ! Et essayez de répondre à mes questions…Vous, restez assis…

— Mais…

— Je vous dis de rester assis. Et maintenant, mon petit Delfosse, dites-moi ce que vous faisiez Chez Jeanne…

— On m’a volé…

— Mais encore ?… Vous êtes arrivé là-bas hier après-midi, et vous étiez déjà éméché… Vous avez voulu emmener la serveuse au premier étage et, comme elle refusait, vous êtes allé chercher une femme dans la rue…

— C’est mon droit.

— Vous avez payé à boire à tout le monde… Des heures durant, vous avez été ivre mort, vous avez roulé sous la table. Le patron a eu pitié de vous et est allé vous coucher sur un lit.

— Il m’a volé…

— C’est-à-dire que vous avez distribué à tort et à travers de l’argent qui ne vous appartenait pas… Exactement l’argent pris le matin dans le sac d’Adèle…

— Ce n’est pas vrai !

— Sur cet argent, vous avez commencé par acheter ce revolver… Pour quoi faire ?…

— Parce que j’avais envie d’un revolver !

La mine de Chabot était un spectacle passionnant. Il regardait son ami avec un ahurissement indicible, comme s’il n’eût pu en croire ses oreilles. Il semblait découvrir soudain un autre Delfosse, qui l’effrayait. Il eût voulu intervenir, lui dire de se taire.

— Pourquoi avez-vous volé l’argent d’Adèle ?

— C’est elle qui me l’a donné.

— Elle a déclaré exactement le contraire. Elle vous accuse !

— Elle ment ! C’est elle qui me l’a donné pour prendre des billets de chemin de fer, parce que nous devions partir tous les deux…

On sentait qu’il jetait les phrases pêle-mêle, sans réfléchir, sans se soucier de se contredire.

— Vous allez peut-être aussi nier que vous étiez caché, voilà deux nuits, dans l’escalier de la cave du Gai-Moulin…

Chabot se pencha en avant comme pour dire : « Attention ! Il n’y avait pas moyen de nier… Il a bien fallu…»

Mais déjà Delfosse était debout, se tournait vers son camarade, hurlait :

— C’est encore lui qui a raconté cela !… Il a menti ! Il voulait que je reste avec lui !… Je n’ai pas besoin d’argent, moi ! Mon père est riche !… Je n’ai qu’à lui en demander… C’est lui qui a eu l’idée…

— Si bien que vous êtes parti tout de suite ?

— Oui…

— Vous êtes rentré chez vous ?

— Oui…

— Après avoir mangé des pommes frites et des moules rue de Pont-d’Avroy…

— Oui… Je crois…

— Or, c’était en compagnie de Chabot ! Le garçon l’a déclaré !

Chabot se tordait les mains et son regard restait suppliant.

— Je n’ai quand même rien fait ! martela Delfosse.

— Je ne vous ai pas dit que vous aviez fait quelque chose.

— Alors ?

— Alors rien !

Delfosse reprit son souffle, le regard oblique.

— C’est vous qui avez donné le signal pour sortir de la cave ?

— Ce n’est pas vrai.

— En tout cas, c’est vous qui marchiez le premier et qui, le premier, avez aperçu le cadavre…

— Ce n’est pas vrai.

— René !… cria Chabot, qui n’en pouvait plus.

Une fois encore le commissaire le força à se rasseoir, à se taire. Mais il n’en balbutia pas moins, l’instant d’après, comme sans force :

— Je ne comprends pas pourquoi il ment… Nous n’avons pas tué… Nous n’avons même pas eu le temps de voler… Il marchait le premier… Il a frotté une allumette… Moi, j’ai à peine aperçu le Turc… J’ai seulement deviné quelque chose, par terre… Même qu’il m’a dit après qu’il avait un œil ouvert et la bouche…

— Tu m’intéresses ! ironisa Delfosse.

À cet instant, Chabot paraissait cinq ans de moins que son ami, et tellement plus inconsistant ! Il ne savait que penser. Il sentait qu’il ne parvenait pas à convaincre, qu’il était le moins fort.

Et M. Delvigne les regardait tour à tour.

— Mettez-vous d’accord, mes enfants. Effrayés, vous êtes sortis si précipitamment que vous n’avez pas refermé la porte… Vous êtes allés manger des moules et des frites…

Et soudain, regardant Delfosse dans les yeux :

— Dites donc ! Est-ce que vous avez touché au cadavre ?

— Moi ?… Jamais de la vie !…

— Est-ce qu’il y avait une malle d’osier à proximité ?

— Non… Je n’ai rien vu…

— Combien de fois vous est-il arrivé de prendre de l’argent dans le tiroir de votre oncle ?

— C’est Chabot qui a dit ça ?

Et, les poings serrés :

— Sale bête !… Il a le culot… Il invente des histoires !… Parce que, lui, volait l’argent de la « petite caisse » ! Et c’était moi qui lui donnais de quoi rembourser…

— Tais-toi ! supplia Chabot, les mains jointes.

— Tu sais bien que tu mens !

— C’est toi !… Écoute, René !… L’assassin… est…

— Qu’est-ce que tu dis ?…

— Je dis que l’assassin est… est arrêté… Tu…

Delfosse regarda M. Delvigne, questionna d’une voix trouble :

— Que raconte-t-il ?… Le… l’assas…

— Vous n’avez pas lu les journaux ?… Il est vrai que vous cuviez votre vin… Vous allez me dire si vous reconnaissez l’homme qui était ce soir-là au Gai-Moulin et qui, le lendemain, vous a suivi dans les rues…

Alors René s’épongea, n’osa plus regarder dans le coin où se trouvait son ami.

La sonnerie retentit dans le bureau voisin. On dut aller chercher Maigret dans une pièce attenante. La porte s’ouvrit. Il entra, conduit par l’inspecteur Girard…

— Plus vite que ça !… Placez-vous dans la lumière, je vous prie… Alors, Delfosse, vous le reconnaissez ?…

— C’est bien lui !

— Vous ne l’aviez jamais vu auparavant ?

— Jamais !

— Et il ne vous a pas adressé la parole ?

— Je ne crois pas…

— Est-ce que, par exemple, quand vous êtes sorti du Gai-Moulin, il n’était pas à rôder aux environs ?… Réfléchissez… Faites appel à vos souvenirs…

— Attendez… Oui… Peut-être… Il y avait quelqu’un dans une encoignure et je pense maintenant que c’était peut-être lui…

— Peut-être ?…

— Sûrement… Oui…

Debout dans le petit bureau, Maigret était énorme. Or, quand il parla, ce fut une voix presque fluette, très douce, que l’on entendit.

— Vous n’aviez pas de lampe électrique de poche, n’est-ce pas ?…

— Non… Pourquoi ?

— Et vous n’avez pas allumé l’électricité dans la salle… Donc, vous vous êtes contenté de flamber une allumette… Voulez-vous me dire à quelle distance vous étiez du cadavre ?…

— Mais… Je ne sais pas…

— À une distance plus grande que d’un mur à l’autre de ce bureau ?…

— À peu près la même chose…

— Donc, à quatre mètres… Et vous étiez ému… C’était votre premier vrai cambriolage… Vous avez aperçu une forme étendue et vous vous êtes dit tout de suite que c’était un cadavre… Vous ne vous êtes pas approché… Vous ne l’avez pas touché… Si bien que vous n’êtes pas sûr que l’homme ne respirait plus… Qui tenait l’allumette ?…

— Moi ! avoua Delfosse.

— Elle a brûlé longtemps ?

— Je l’ai laissée tomber tout de suite…

— Donc, le fameux cadavre n’a été éclairé que pendant quelques secondes ! Vous êtes sûr, Delfosse, d’avoir reconnu Graphopoulos ?

— J’ai vu des cheveux noirs…

Il regarda autour de lui avec étonnement. Il s’apercevait seulement qu’il subissait un véritable interrogatoire et qu’il se laissait manœuvrer. Il gronda :

— Je ne répondrai plus qu’au commissaire !

Celui-ci avait déjà décroché le récepteur téléphonique. Delfosse tressaillit en entendant le numéro qu’il demandait.

— Allô !… C’est M. Delfosse qui est à l’appareil ?… Je désire simplement savoir si vous êtes toujours prêt à verser la caution de cinquante mille francs… J’en ai parlé au juge d’instruction, qui en a référé au Parquet… Oui… Entendu… Non ! ne vous dérangez pas… Il vaut mieux que cela se passe directement…

René Delfosse ne comprenait pas encore. Dans son coin, Jean Chabot ne bougeait pas.

— Vous continuez à prétendre, Delfosse, que c’est Chabot qui a tout fait ?…

— Oui.

— Eh bien ! vous êtes libres… Rentrez chez vous… Votre père m’a promis qu’il ne vous ferait aucun reproche… Un instant !… Vous, Chabot, vous affirmez toujours que c’est Delfosse qui a volé l’argent que vous avez tenté de faire disparaître ?…

— C’est lui… Je…

— Dans ce cas, arrangez-vous avec lui. Filez tous les deux !… Essayez seulement de ne pas faire de scandale et de passer aussi inaperçus que possible…

Maigret avait tiré machinalement sa pipe de sa poche. Mais il ne l’alluma pas. Il regardait les jeunes gens qui, désemparés, ne savaient que faire, que dire. Le commissaire Delvigne dut se lever, les pousser dehors.

— Pas de disputes, hein !… N’oubliez pas que vous restez à la disposition de la Justice…

Ils traversaient à pas rapides le bureau des inspecteurs et déjà à la porte de celui-ci Delfosse se retournait, farouche, vers son camarade, et commençait un discours véhément qu’on n’entendit pas.

Sonnerie de téléphone.

— Allô ! Le commissaire Delvigne ?… Excusez-moi de vous déranger, monsieur le commissaire… Ici, M. Chabot père… Puis-je vous demander s’il y a quelque chose de nouveau ?…

Le commissaire sourit, posa sa pipe en écume sur la table, adressa une œillade à Maigret :

— Delfosse sort d’ici, à l’instant, en compagnie de votre fils…

» Mais oui ! Ils seront sans doute chez vous dans quelques minutes… Allô !… Permettez-moi de vous conseiller de n’être pas trop sévère.

Il pleuvait. Dans les rues, Chabot et Delfosse marchaient vite le long des trottoirs, fendant la foule qui ne les connaissait pas. Ce n’était pas une conversation suivie qu’ils avaient. Mais, de cent en cent mètres, l’un d’eux tournait légèrement la tête vers son compagnon, lançait une phrase mordante qui amenait une réplique hargneuse.

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