Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas Страница 13

Тут можно читать бесплатно Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas. Жанр: Детективы и Триллеры / Полицейский детектив, год неизвестен. Так же Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте «WorldBooks (МирКниг)» или прочесть краткое содержание, предисловие (аннотацию), описание и ознакомиться с отзывами (комментариями) о произведении.
Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas

Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas краткое содержание

Прочтите описание перед тем, как прочитать онлайн книгу «Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas» бесплатно полную версию:

- Que c'est le meilleur petit-gars du pays et que sa maman, qui n'a que lui, est capable d'en mourir. J'ai la certitude, comme tout le monde ici, qu'il est innocent. Mais les marins à qui j'en ai parlé prétendent qu'il sera condamné parce que les tribunaux civils n'ont jamais rien compris aux choses de la mer...


" Fais tout ce que tu pourras, comme si c'était pour toi-même... J'ai appris par les journaux que tu es devenu une haute personnalité de la Police judiciaire... " C'était un matin de juin ; Mme Maigret, dans l'appartement du boulevard Richard-Lenoir, dont toutes les fenêtres étaient ouvertes, achevait de bourrer de grandes malles d'osier, et Maigret, sans faux col, lisait à mi-voix. " De qui est-ce ?


- Jorissen... Nous avons été à l'école ensemble... Il est devenu instituteur à Quimper... Dis donc, tu tiens beaucoup à ce que nous passions nos huit jours de vacances en Alsace ?....


[http://www.amazon.fr/Au-rendez-vous-Terres-Neuvas-Georges-Simenon/dp/2253142980](http://www.amazon.fr/Au-rendez-vous-Terres-Neuvas-Georges-Simenon/dp/2253142980)


Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas читать онлайн бесплатно

Simenon, Georges - Au Rendez-vous des Terre-Neuvas - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

Et tous sont comme marqués du sceau du mystère ! Tous se taisent sur certaines choses ! Tous sont inquiets !

Parce qu’un capitaine a eu des attitudes inexplicables ?

Fallut descend à terre, tout seul. Il faudra attendre que les quais soient déserts pour débarquer Adèle.

Il fait quelques pas. Deux hommes sont cachés : le télégraphiste et Gaston Buzier, l’amant de la fille.

N’empêche que c’est un troisième qui saute sur le capitaine, l’étrangle, le pousse dans le bassin.

Et cela se passait à la place même où l’Océan se balançait maintenant sur l’eau noire. Le corps était allé s’accrocher à la chaîne d’ancre…

Maigret fumait, le front dur.

Dès le premier interrogatoire, Le Clinche ment, parle d’un homme en souliers jaunes qui a tué Fallut… Or, l’homme en souliers jaunes, c’est Buzier… Et, mis en face de lui, Le Clinche se rétracte…

Pourquoi ce mensonge, sinon pour sauver le troisième personnage, c’est-à-dire l’assassin ?… Et pourquoi Le Clinche ne révèle-t-il pas son nom ?

Au contraire ! Il se laisse emprisonner à sa place ! Il se défend à peine, alors qu’il a toutes les chances d’être condamné !

Il est sombre, comme un homme bourrelé de remords. Il n’ose regarder ni sa fiancée ni Maigret dans les yeux…

Un tout petit détail : avant de revenir vers le chalutier, il est allé au Rendez-vous des Terre-Neuvas… Il est monté dans sa chambre… Il a brûlé des papiers…

Sorti de prison, il est sans joie, alors que Marie Léonnec est là, qui l’invite à l’optimisme… Et il trouve le moyen de se procurer un revolver…

Il a peur… Il hésite… Longtemps il reste, les yeux clos, le doigt sur la gâchette…

Et il tire…

À mesure que la nuit s’écoulait, l’air devenait plus frais, la brise plus chargée de relents de varech et d’iode.

Le chalutier s’était élevé de plusieurs mètres. Le pont se trouvait au niveau du quai et les aspirations de la marée lui faisaient faire des embardées latérales qui provoquaient des grincements de la passerelle.

Maigret avait oublié sa fatigue. L’heure pénible était passée. Le jour était proche.

Il établissait un bilan :

Le capitaine Fallut, qu’on avait décroché, mort, de la chaîne d’ancre…

Adèle et Gaston Buzier qui se disputaient, devenus incapables de se supporter mutuellement, et qui n’avaient pourtant pas d’autre port d’attache…

Le Clinche qu’on avait sorti, tout blanc, sur une civière à roulettes, de la salle d’opération…

Et Marie Léonnec…

Et ces hommes qui, même ivres, au Rendez-Vous des Terre-Neuvas, gardaient comme un souvenir d’angoisse…

— Le troisième jour ! articula Maigret à voix haute… C’est là qu’il faut chercher !… Quelque chose de plus terrible que de la jalousie… Et pourtant quelque chose qui découlât directement de la présence d’Adèle à bord

L’effort était douloureux. Une tension de toutes les facultés. Le bateau oscillait insensiblement. De la lumière se fit dans le gaillard d’avant où les matelots allaient se lever.

— Le troisième jour…

Alors sa gorge se serra. Il regarda le château d’arrière, puis le quai où tout à l’heure un homme se penchait en montrant le poing.

Peut-être était-ce en partie l’effet du froid ? Toujours est-il qu’un frisson le secoua.

— Le troisième jour… Le mousse… Jean-Marie… Celui-là qui trépignait et qui ne voulait pas partir… a été enlevé par une lame… la nuit…

Maigret fixait le pont tout entier, semblait chercher la place où la catastrophe s’était produite.

— Il n’y avait que deux témoins… Le capitaine Fallut et le télégraphiste, Pierre Le Clinche… Le lendemain ou le surlendemain, Le Clinche devenait l’amant d’Adèle…

Ce fut une cassure nette. Maigret ne s’attarda pas une seconde de plus. Quelqu’un remuait dans le gaillard d’avant. Sans être aperçu, il franchit la planche qui reliait le bateau à la terre.

Et, les mains dans les poches, le nez bleui par le froid, lugubre, il regagna l’Hôtel de la Plage.

Ce n’était pas encore le jour. Mais ce n’était plus la nuit car, sur la mer, les crêtes des vagues se dessinaient en blanc cru. Et les mouettes faisaient sur le ciel des taches claires.

Un train sifflait, en gare. Une vieille femme partait vers les rochers, son panier au dos, un crochet à la main, pour chercher des crabes.

10

Les événements du troisième jour

Quand Maigret descendit de sa chambre vers huit heures du matin, il avait la tête vide, la poitrine vague, comme quand on a trop bu.

— Ça ne marche pas comme tu voudrais ? lui avait demandé sa femme.

Il avait haussé les épaules et elle n’avait pas insisté. Mais voilà qu’à la terrasse de l’hôtel, face à la mer d’un vert perfide qui moutonnait, il tombait sur Marie Léonnec. Et la jeune fille n’était pas seule. Un homme était assis à sa table. Elle se levait précipitamment et elle balbutiait à l’adresse du commissaire :

— Permettez-moi de vous présenter mon père, qui vient d’arriver…

Le vent était frais, le ciel couvert. Les mouettes volaient au ras de l’eau.

— Croyez que je suis très honoré, monsieur le commissaire… Très honoré et très heureux…

Maigret le regarda d’un air morne. C’était un homme court en pattes, qui n’aurait pas été plus ridicule qu’un autre sans un nez disproportionné, de la grosseur de deux ou trois nez moyens, piqueté par surcroît comme une fraise.

Ce n’était pas sa faute ! C’était une véritable infirmité. N’empêche qu’on ne voyait que ce nez, que, quand il parlait, on ne regardait que lui, que tout pathétique lui était par le fait interdit.

— Vous prendrez bien quelque chose avec nous…

— Merci ! Je viens de déjeuner…

— Alors, un petit alcool pour vous réchauffer…

— Sans façon !

Il insistait. N’est-ce pas une politesse de faire boire les gens malgré eux ?

Et Maigret l’observait, observait sa fille qui, le nez à part, lui ressemblait. En la regardant de la sorte, on pouvait très bien prévoir ce qu’elle serait dans une dizaine d’années, lorsque le charme de la jeunesse aurait disparu.

— Je veux aller droit au but, monsieur le commissaire… C’est ma devise, à moi !… J’ai voyagé toute la nuit pour cela… Quand Jorissen est venu me trouver et me dire qu’il accompagnerait ma fille, j’ai accordé mon autorisation… Donc, on ne peut pas dire que je ne sois pas large d’idées…

Seulement, Maigret avait hâte d’être ailleurs ! Et il y avait ce nez ! Et une certaine emphase de petit bourgeois qui s’écoute parler.

— N’empêche que mon devoir de père est de me renseigner, n’est-ce pas ?… C’est pourquoi je vous demande, en votre âme et conscience, de me dire si vous pensez que ce jeune homme est innocent…

Marie Léonnec regardait ailleurs. Elle devait sentir confusément que cette intervention de son père n’avait aucune chance d’arranger les choses.

Seule, accourant au secours de son fiancé, elle avait un certain prestige. Tout au moins était-elle émouvante.

En famille, c’était différent. On sentait trop la boutique de Quimper, les discussions ayant précédé le départ, les cancans des voisins.

— Vous me demandez s’il a tué le capitaine Fallut ?

— Oui… Vous devez comprendre qu’il est essentiel que…

Maigret regardait droit devant lui de son air le plus absent.

— Eh bien…

Il vit les mains de la jeune fille qui frémissaient.

— …Il ne l’a pas tué… Vous permettez ? Une démarche urgente à faire… J’aurai sans doute le plaisir de vous revoir tout à l’heure…

C’était une fuite ! Au point qu’il renversa une chaise de la terrasse. Il devina que ses interlocuteurs étaient éberlués, mais il ne se retourna pas pour s’en assurer.

Sur le quai, il suivit le trottoir, loin de l’Océan. Mais il remarqua quand même que des hommes venaient d’arriver, leur sac de marin sur l’épaule, et faisaient connaissance avec le bateau. Une charrette déchargeait des sacs de pommes de terre. L’armateur était là, avec ses bottes vernies et son crayon sur l’oreille.

Beaucoup de bruit au Rendez-Vous des Terre-Neuvas, dont la porte était ouverte. Maigret distingua vaguement P’tit Louis qui pérorait au milieu du cercle de nouveaux.

Il ne s’arrêta pas. Il pressa le pas en voyant le patron lui adresser un signe. Cinq minutes plus tard, il sonnait à la porte de l’hôpital.

L’assistant était tout jeune. Sous sa blouse on apercevait un costume à la dernière mode, une cravate recherchée.

— Le télégraphiste ?… C’est moi qui ai pris sa température et son pouls ce matin… Il va aussi bien que possible…

— Il a sa lucidité ?

— Je pense ! Il ne m’a rien dit, mais il m’a suivi tout le temps du regard…

— On peut lui parler de choses sérieuses ?

L’assistant eut un geste vague, indifférent.

— Pourquoi pas ?… Du moment que l’opération a réussi et qu’il n’a pas de fièvre… Vous voulez le voir ?…

Pierre Le Clinche était seul dans une petite chambre ripolinée où régnait une chaleur moite. Il regarda Maigret s’avancer et ses prunelles étaient claires, exemptes de trouble.

— Vous voyez qu’on ne peut pas faire mieux… Dans huit jours, il sera debout… Par contre, il a des chances de boiter, car un tendon de la hanche a été sectionné… Et il devra prendre quelques précautions… Vous préférez que je vous laisse seul avec lui ?…

C’était assez troublant. La veille, on avait amené une véritable loque, sanglante, malpropre, où l’on eût juré qu’il n’y avait plus un souffle de vie.

Et Maigret retrouvait un lit blanc, un visage un peu tiré, un peu pâle, mais plus calme qu’il ne l’avait jamais vu. C’était presque de la sérénité qu’on lisait dans les prunelles.

C’est peut-être pourquoi il hésita. Il marcha de long en large dans la pièce, colla un instant son front à la double fenêtre d’où il aperçut le port et le chalutier où s’agitaient des hommes en vareuse rouge.

— Vous vous sentez la force de supporter une conversation ? grogna-t-il à brûle-pourpoint en se tournant vers le lit.

Le Clinche fit un léger signe d’assentiment.

— Vous savez que je ne suis pas officiellement mêlé à cette affaire ?… Mon ami Jorissen m’a demandé de prouver votre innocence… C’est fait ! vous n’avez pas tué le capitaine Fallut.

Il poussa un grand soupir. Puis, pour en finir, il fonça tête baissée sur son sujet.

— Dites-moi la vérité sur les événements du troisième jour, c’est-à-dire sur la mort de Jean-Marie…

Il évitait de regarder le blessé en face. Il bourrait une pipe, par contenance et, comme le silence s’éternisait, il murmura :

— C’était le soir… Il n’y avait que le capitaine Fallut et vous sur le pont… Étiez-vous ensemble ?…

— Non !…

— Le capitaine se promenait près du château arrière ?

— Oui… Je venais de sortir de ma cabine… Il ne me voyait pas… Je l’observais, parce que je sentais quelque chose d’anormal dans sa conduite…

— Vous ne saviez pas encore qu’il y avait une femme à bord ?

— Non ! Je croyais plutôt que, s’il fermait sa porte avec tant de soin, c’est qu’il y avait chez lui des articles de contrebande…

La voix était lasse. Et pourtant le ton s’éleva pour articuler :

— C’est la chose la plus affreuse que je connaisse, monsieur le commissaire… Qui a parlé… Dites-moi ?…

Et il fermait les yeux, comme il les avait fermés en attendant de se tirer une balle dans le ventre à travers sa poche.

— Personne… Le capitaine se promenait, nerveux sans doute, tel qu’il était depuis l’appareillage… Mais quelqu’un était à la barre ?…

— Un timonier ! Il ne pouvait nous voir, à cause de l’obscurité…

— Le mousse est survenu…

Le Clinche l’interrompit en se dressant à demi, les mains crispées à la ficelle qui pendait du plafond pour lui permettre de s’aider dans ses mouvements.

— Où est Marie ?…

— À l’hôtel. Son père vient d’arriver…

— Pour l’emmener !… Oui ! C’est bien !… Il faut qu’il l’emmène… Et surtout qu’elle ne vienne pas ici !…

Il s’enfiévrait. Sa voix était plus mate, le débit haché.

On sentait monter la température. Les yeux devenaient brillants.

— Je ne sais pas qui vous a parlé… Mais, maintenant, il faut que je dise tout…

Son animation était telle, et si brutale, qu’on pouvait croire qu’il délirait.

— Une chose inouïe… Vous ne connaissiez pas le gamin… Tout maigre !… Et avec ça un costume taillé dans un vieux complet de toile de son père… Le premier jour, il avait eu peur, il avait pleuré… Comment vous dire ?… Après, il se vengeait par des rosseries… Est-ce que ce n’était pas de son âge ?… Vous savez ce que veut dire un sale gosse ?… C’était cela… Je l’ai surpris deux fois en train de lire les lettres que j’écrivais à ma fiancée… Et il me disait avec effronterie :

— C’est pour ta poule ?…

— Ce soir-là… Je crois que le capitaine se promenait de long en large parce qu’il était trop nerveux pour dormir… Il y avait un clapotis assez fort… De temps en temps, un paquet d’eau passait par-dessus la rambarde et mouillait les tôles du pont… N’empêche que ce n’était pas une tempête…

— J’étais peut-être à dix mètres… Je n’ai entendu que quelques mots… Mais je voyais les silhouettes… Le gosse, dressé comme un coq sur ses ergots, qui riait… Et le capitaine, le cou engoncé dans la vareuse, les mains dans les poches…

— Jean-Marie m’avait parlé de « ma poule »… Il devait plaisanter de même avec Fallut… Sa voix était aiguë… Je me souviens d’avoir perçu :

— Et si je disais à tout le monde que…

— Je n’ai compris qu’après… Il avait découvert, lui, que le capitaine cachait une femme dans sa cabine… Il en était tout fier… Il faisait le faraud… Il était méchant, sans le savoir…

— Alors, il est arrivé ceci… Le capitaine a fait un mouvement pour le gifler… Le gosse, très souple, a évité le coup, a crié quelque chose qui devait être une nouvelle menace de parler…

— Et la main de Fallut a rencontré un hauban… Il a dû se faire mal… La colère l’a étranglé…

— La fable du lion et du moucheron… Il a oublié toute dignité… Il a poursuivi l’enfant… Celui-ci, au début, se sauvait en riant, mais la panique le gagnait…

— Un hasard, et n’importe qui pouvait entendre, tout apprendre du même coup… Fallut était fou d’angoisse…

Перейти на страницу:
Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.
Комментарии / Отзывы
    Ничего не найдено.